Peut-on se rendre compte du nombre de mouvements et d'actes que fait un automobiliste
quand la signalisation routière passe du vert au jaune, puis au rouge ? Pour
l'automobiliste moyen, les automatismes adéquats sont si bien ancrés dans sa mémoire
que le déroulement de son action débute dès l'apparition du rouge. Essayez donc
d'estimer le nombre de mouvements que cette action implique. Nous constatons qu'il
est très difficile de déceler ces mouvements et suites d'actions en rapport avec
le temps nécessaire.
Mais dans la pratique, nous n'avons aucune peine à le faire.
Il est donc important que nous passions par les différentes phases du tir à l'aide
de leitmotive. Nous avons ainsi la possibilité d'effectuer un départ du coup de la
même manière que l'automobiliste passe du vert au rouge ou inversement.
L'escalier comme leitmotiv de la suite des actions
Si nous travaillions avec des leitmotive, il est sensé de se servir de mobiles qui
remplissent des tâches fixes et accomplies dans le déroulement des actions. Un escalier
sert à gagner de la hauteur. Généralement, on ne retient que l'ascension, sans tenir
compte du fait qu'on peut aussi le descendre.
L'escalier peut aussi être remplacé par une échelle, une corde, un ascenseur ou un
escalier roulant. Le nombre de marches dépend de la suite des actions. L'importance
des marches doit constamment augmenter.
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Précision dans la suite des actions
Le sablier est un vieil instrument de mesure du temps, qui frappe par sa régularité
et sa précision.
Avec cet instrument, nous voulons montrer que chaque coup doit aussi être déclenché
avec régularité et précision, c'est-à-dire avec la même régularité avec laquelle
nous montons l'escalier.
Le tireur est appelé à adapter sa précision et sa régularité dans le déroulement
de ses actions à celles du sablier.
Suites des actions lors du départ du coup
Nous voulons disséquer le départ du coup au moyen de cet escalier afin que le tireur
ne le considère pas comme essentiel. l'escalier comprend cinq marches que le tireur
est appelé à surmonter avec précision. Nous utilisons l'escalier pour faciliter la
visualisation au moyen d'un objet familier. Normalement, un escalier sert à monter
ou à descendre. Ce fait est courant et imprégné dans les têtes. Les flèches montrent
que nous pouvons contrôler nous-mêmes si nous avons solidement pied sur une marche donnée.
Seule l'affirmative claire et nette autorise de monter sur la marche suivante.
Première marche - Régularisation du pouls: il s'agit d'abaisser le pouls au plus
bas possible. Pour ce faire, la technique respiratoire en est un des facteurs
essentiels. On obtient ce résultat à l'aide de la respiration et d'une concentration
maximale. Cette dernière demande tant d'effort mental que l'entourage, soit les
facteurs gênants, n'est plus perçu.
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Deuxième marche - Les conditions de pression de la main lors du départ du coup sont
à la base de toute action sur la détente. Il s'agit avant tout de prendre correctement
le cran d'arrêt pour faire partir le coup au moment adéquat. La main enserre l'arme
comme dans un étau. Aux positions couché et à genou, l'arme ne doit jamais être
épaulée avec force. Elle est fixée à l'épaule par la bretelle, contrairement au
tir debout, où l'arme est tirée dans l'épaule avec plus ou moins de force.
Troisième marche - Lors de la saisie de l'image de visée, il est très important que
le tireur se concentre exclusivement sur le guidon par rapport à la cible avec le
guidon rectangulaire -et la surface blanche cerclant le visuel noir lorsqu'il tire
avec le guidon annulaire. L'image de visée doit lui être familière (figure guidons
rectangulaire et annulaire).
Quatrième marche - Assimiler la détente au corps, c'est-à-dire tirer lentement et
de manière continue vers l'épaule jusqu'à la butée Ce procédé est de la plus haute
importance (figure diagramme du départ du coup).
Cinquième marche - Contrôler exactement l'écart du guidon en prolongeant la visée
une fois le coup parti, ce qui permet au tireur de prévoir l'impact avant qu'il ne
soit marqué. Aux cibles électroniques, le tireur ne doit voir le coup qu'après sa
stabilisation sur le moniteur.
Les tireurs qui regardent le moniteur trop tôt prolongent insuffisamment le coup
et apportent ainsi la preuve de l'avoir arraché
Hans von Känel, Directeur ESTP
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