Avant toute chose et afin qu'il n'y ai pas de malentendus, je tiens à préciser que tout ce qui va suivre n'engage que moi, que c'est uniquement le point de vue de plusieurs tireurs et que tout cela n'est fondé sur aucune étude psychologique, psychiatrique ou je ne sais quoi.
Pour pouvoir définir ce que nous appelons le mental il faut se faire à l'idée, que toute action est commandée de manière consciente ou inconsciente par notre cerveau. Tout geste est d'abord analysé (pensé) par notre système nerveux, puis transmis aux muscles afin d'accomplir une action donnée. Entre notre volonté d'accomplir un geste et la réalisation de ce geste, le cerveau enregistre l'ordre, l'analyse et le transmet.
Ce qui nous intéresse dans notre sport, c'est comment le cerveau analyse l'ordre qu'il reçoit et de quelle manière il le transmet.
Le cerveau humain est un organe très performant (en principe) qui dans sa partie consciente est capable de prouesses intellectuelles incroyables, de pensées très construites, sélectives et faisant appel à la logique. Mais ce même cerveau, dans sa partie inconsciente agit de manière primitive en se basant essentiellement sur l'instinct animal en se référant à des expériences vécues positivement ou au contraire ressenties comme fortement négatives. Ainsi l'exécution d'une action consciente peut être influencée de manière positive ou négative par notre inconscient.
Exemple : Un tireur apparemment bien concentré commence par quelques visées, tire ses coups d'essais, puis décide de commencer son match. Alors que jusqu'à ce moment tout se passait bien, maintenant la vue se trouble, le bras tremble, il hésite et le départ du coup devient difficile, c'est l'horreur ! Sueurs froides, mains moites, mauvaises pensées, tremblements, augmentation du rythme cardiaque etc, ce sont les symptômes de l'anxiété.
| | L'état d'anxiété est l'état émotif, qui conduit le tireur à mal interpréter les situations qui ne sont pas dangereuses en réalité et à y répondre avec un niveau de stress disproportionné par rapport au danger réel.
Le mot stress qui est souvent utilisé comme synonyme d'anxiété, est vécu de manière différente par chaque tireur.
Certains tireurs ont besoin d'un peu de stress pour bien tirer, ce sont des individus qui aiment les défis et qui ont une grande confiance en soi. D'autres, la peur de mal faire ou l'importance qu'ils donnent au concours va les bloquer. Ils ont alors beaucoup de peine à se concentrer sur la technique de tir et le doute s'installe en eux de manière plus ou moins définitive.
Ceci étant dit, il est possible de lutter contre l'anxiété en appliquant strictement les règles suivantes.
Tout d'abord et ceci pour en finir avec l'alibi qui consiste à dire que c'est la faute au mental, il faut posséder une bonne technique de tir, entretenue par un entraînement régulier. Ensuite lors d'un concours il faut mettre la barre à une hauteur dont on est capable de sauter (il ne faut pas rêver).
Ensuite vous ne devez rien laisser au hasard, ni en ce qui concerne la préparation, ni dans l'exécution même de l'épreuve. Votre esprit doit être en permanence occupé à contrôler et exécuter les gestes appris techniquement à l'entraînement (séquence de tir). C'est la raison pour laquelle l'entraînement ne doit en rien être différent de la compétition. La concentration et l'application doivent être de même intensité. Une séance d'entraînement sans une forte concentration, de la part du tireur, ne sert à rien. Rigoler à l'entraînement c'est bon pour le moral, mais très mauvais pour la concentration.
Maintenant si malgré toute la bonne volonté du monde les problèmes de stress persistent, il faut apprendre à tirer avec ou se tourner vers des méthodes reconnues telles que la sophrologie, le training-autogène etc.
Amicalement.
Fausto Mingolla. 14 mars 2002
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